né à Tunis en 1939. Etudes de lettres et de sciences
politiques à Toulouse..
1960 : fondation de la revue ENCRES VIVES.
1965 et années suivantes : documentaliste en Lycée
1967 - 1987 : responsable national du secteur poésie - écriture au Groupe
Français d'Education Nouvelle ( GFEN ).
1969 : naissance de son fils
1974 - 1980 : directeur de la collection " Découvrir " aux Editions Seghers.
1975 : naissance de sa fille
1986 : voyage en Afrique noire
1988 : - fondation de Escalasud / colloque des Poètes du Sud.
- découverte de l'Andalousie.
Poèmes
LE TEMPS DES SEVES ( Encres Vives,1967 ) LE GIVRE ET LA RAISON
(Encres Vives,1968) FRUITS ET OISEAUX DES MAGIES (Encres vives,1972)
TERRITOIRE DU MULTIPLE (Editeurs français réunis,77) TRAFIQUANT DE
PAROLES (Tribu,1982) ARBRE LOUP (L'Ecole,1985) AUX YEUX DE LA
LEGENDE (Bedou,1986) RECIT D'UNE BRUME (Encres Vives,1986) MAL-
GRE LA SECHERESSE (Editions de midi,1987) PRISE DE VENT (Océane,1987)
LA LANGUE DE BARBARIE (Bedou,1989) REVERIE DU JOUR ( L'Arbre à
Paroles, 1991) ANDALUCIA (Encres Vives,1991) EXPLICATION DE L'ETER-
NITE (Rougerie,1991) LE JARDIN DE LA DANSE (Encres Vives, 1992) LE
PETIT JOUR (Sud, 1993) Prix Malrieu 93 L'ÎLE EN POINTILLE (Océane, 1993)
HAUTE LANDE ( Fondamente/ Multiples, 1993) CARREFOUR DES SAUVAGI-
NES (Autres Temps, 1993) JARDINS INTERIEURS ( Rougerie, 1994) ADIEU AUX
EPHEMERES ( Encres Vives, 1995) PAYS D'ARGILE (La Bartavelle, 1996) SIER-
RA MAUVE, LE MATIN ( Cadratins, 1996) L'ILE VEUVE (Encres Vives, 1997)
IMAGES AU COEUR ROUX ( L'Amourier, 1997) GIBOULEES DE NEIGE ET
D'OISEAUX ( Lo Païs, 1997) LIEU ULTIME (Rougerie, 1997) SONGES ET
GRAINS D'ILES ( Océanes, à paraître)
Anthologies de poésie :
DECOUVRIR LA POESIE FRANCAISE (Seghers,1975) LE LIVRE D'OR DE
L'OCCITANIE (Seghers,1977) LA MONTAGNE EN POESIE (Gallimard,1980)
DESNOS UN POETE (Gallimard,1980) AU PAYS DES MILLE MOTS (Milan,
1988)
Etude de l'oeuvre
MICHEL COSEM par Jean Marie LE SIDANER (collection "Visage de ce Temps",
Editions du Rouergue,1992 )
Distinctions littéraires
- Prix Loisirs- Jeunes 1975 : DECOUVRIR LA POESIE FRANCAISE
- Prix de la ville de Vénissieux 1980 : ALPHA DE LA LICORNE
- Prix Méridien 1981 : LA DERIVE DES CONTINENTS
- Prix Artaud 1986 : AUX YEUX DE LA LEGENDE
- Prix Enfance / Midi-Pyrénées 1986 : LES TRACES SAUVAGES DE L'ESTELAS
***
Elle était là dans le pré mouillé
l'inconnue à l'écorce bleue
fatiguée d'un très long voyage
pleine de tiges et de fleuves
J'ai mis ma clé dans la neige
et j'ai parlé à la tombée du jour
j'ai raconté une histoire d'orage
et elle n'a rien compris
prise telle une croix de granit
dans une folie secrète
tel un pays abandonné par l'aube
Elle était là dans le pré mouillé
l'inconnue à l'écorce bleue.
°°°°°°°°°°
La pluie a suspendu sa tragédie d'oiseau
elle a ouvert la nuit
au large de la plaine
elle a parlé du désir
et de la poussière
Elle a récolté les frontières
Juste ce soir
comme une femme
dans un ciel cruellement absent.
°°°°°°°°°°
Juste cette rencontre
à la frontière de l'arbre
simple racine où passe le ciel
terres rouges et blanches mélangées
couleur d'éveil
et coeur de passion
Arche au champ des tempêtes
incandescence près d'une maison ouverte
vigne très mûre
et geste fraternel du seuil
Voici donc le passage furtif
lorsque mon pas reposé
adoucit le buisson.
°°°°°°°°°°
Siècle d'oiseau
mémoire bleue
toi et tes ailes trop longues
palombe veuve
venue boire à la source
Pour quel rendez-vous de blé
pour quel papillon de nuit
es-tu là
près de la fumée bleue
Quel sens donner à ta mort ?
°°°°°°°°°°
Contre le ciel noir
orage et vent de dérive
rêverie cristalline
simplement penchée
incertaine encore
goûtant la lumière
telle ta robe de laine
cible et recueil de mer
Par ce geste de printemps fou
pour ce théâtre solitaire
cette seule promesse de vengeance
la branche du prunier en fleur.
°°°°°°°°°°
Il est l'heure enfin
de rassembler l'écume
de lier les coïncidences
l'heure de l'astre égorgé
près de la porte
fermée par la pluie
l'heure transparente
du silex et de la poussière
l'heure de la quête
sur le chemin d'épine
non loin du double
et de la frontière
il est l'heure enfin
de rassembler l'écume
de lier les coïncidences.
°°°°°°°°°°
Je t'appelle du fond de l'hiver
dans la noire blancheur du silence
dans l'écorce retournée en cendre
Tu n'as plus le pouvoir d'appeler le printemps
les oiseaux
et les gorges de feuillage
tes mots n'ont plus ailes
tes fleurs désormais sont vénéneuses
tes racines ont noirci
tes laines abandonnées aux ronces
sont les débris du givre
Et pourtant
je t'appelle du fond de l'hiver.
°°°°°°°°°°
Au fond de la rue bleue
encore humide
comme une aile pour mourir
comme un dernier mot d'amour
Une perle
un tison
et les prunelles éteintes
là sur les dalles où la poussière s'amoncelle
Jusqu'à l'aube j'ai mis mon ombre
dans le rêve des murs
dans mes creux de falaise
Et une note glisse
L'encre est aussi naufragée qu'une île.
°°°°°°°°°°
Quel oiseau étonné
à cette heure rencontre
la brûlure noire de la forêt
Toutes les peurs sont identiques
couleur de paille
ou écaille de serpent
Tous les départs
pèsent sur la chair
froides hantises et murmures
Est-ce cela la solitude du soir ?
A la lisière
une feuille juste lancée
cherche l'origine du vent
°°°°°°°°°°
Ce ciel cette plénitude
cette ligne vieille
ces montagnes noires
en marche vers l'inconnu des mondes
Hommes fragiles
arbres aux fleurs roses
gestes de cette nuit livrée aux chimères
crainte d'enfant à l'aplomb du vertige
Soleil rond.
Poèmes extraits de " POEMES INEDITS " Editions du Rouergue, 1992
°°°°°°°°°°
JOURNEE DE VENT
Entre les blocs de lave les cactus les lotus les dragonniers aux
doigts familiers les figuiers de barbarie et d'ailleurs, entre les
fleurs de Noël et les pâles pâquerettes, alors que la chevelure
des poivriers virevolte
alors que les vêtements légers se collent au corps des jeunes
filles
le vent fou fait hurler les épines, gronder les murs, projetant sa
colère dans les arcs-en-ciel et les hibiscus éparpillant la précieuse
terre rouge, approfondissant les canyons sauvages
DANS LE NOIR FICUS
Dans le noir ficus au seuil du soir quand le soleil se marie avec
l'océan et que les lourds nuages se confondent avec les îles
fantômes
les moineaux reviennent pour la nuit
de branche en branche de feuille en feuille ils disent la dure
journée de vent pesant aux ailes la pitance légère
ils disent les amis disparus dans le ventre des chats
ils disent qu'il n'est pas temps encore de reconstruire les nids au
bout des toits près des bougainvillées jaunes
ils disent ils disent qu'il est bon de s'endormir
(San Miguel de Abona )
LOS GIGANTES
Les rochers sont plantés dans le tumulte de l'océan alors que
l'écume laboure la plage noire et que les galets jaillissent dans
une gigantesque bataille
Seul le soleil cerclé respire au milieu de la tempête
Les petites maisons blanches des hommes s'éloignent comme des
crabes et la haute falaise tel un immense poulpe ouvre au large
sa gueule
OBISCO
Le poisson aux écailles rouges à la gueule effrayante ouverte
hurlant dans l'huile brûlante de Taganana son départ brutal et
métallique de l'océan
Sur ma table, tandis que sans cesse l'océan se dresse au-delà de
la fenêtre, entre deux gorgées de vin rosé et des falaises bleues
pleines de mouettes folles, passe un rayon de soleil
et le chant canarien parle des routes vertigineuses et de la brume
Je n'ai pas oublié les petites pommes de terres cuites dans l'eau
de mer
ALMACIJA
Un bouquet de maisons blanches
Deux perruches vertes et bleues se disputent la place en pente
Palmiers et dragonniers hésitent. Il y a à l'intérieur du village
des élans quotidiens, des appels, des sourires, des attentes, des
appels, des travaux infinis
Juste au-dessous des nuages aimables et ronds
Au-dessus de la falaise (avec quelques aloes) et (encore plus bas)
des îlots noirs où se rue l'océan dans le grand remuement
funambule et craquelé qui fait croire à la nouvelle planète
FORET DE LAS MERCEDES
Comme une bête à la peau sombre, épouse légendaire de
l'énorme montagne, avec ses colliers de fleurs blanches et ses
soifs de soir
ce goût d'océan qui ne cesse d'engloutir la gorge
elle attend pour consommer la nuit
Un faucon aux ailes tremblantes demeure incertain
incapable de percer la toison
de feuilles
et de tiges
Poèmes extraits de RAPSODIE DE LAVE ET D'EMBRUNS
( Collection Lieu, Encres Vives , 1998 )
Tuesday, October 2, 2007
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